Grande question. Est-il compliqué d’être une femme et d’être architecte d’intérieur ? Effectivement, si le métier n’est pas complètement masculin, c’est le cas de la plupart des artisans avec lesquels nous sommes amenés à collaborer. Dans cet article, je vous donne mon point de vue sur le sujet. Vidéo ou texte, à vous de choisir quelle est la meilleure façon de trouver la réponse !
Comment tout a commencé…
Aujourd’hui je voulais aborder une question qu’on me pose régulièrement à savoir : “être une femme dans un milieu d’hommes, comment cela se passe-t-il en tant qu’architecte d’intérieur, et comment est-ce que je le vis ?”
J’ai commencé à travailler dans ce milieu à 23 ans et pendant mes 5 premières années d’exercice, j’ai travaillé en agence. A l’époque, quand on m’envoyait sur les chantiers, j’avais beaucoup d’appréhensions : la peur d’être au milieu d’hommes, de ne pas savoir quoi dire, quoi faire, de ne pas me sentir légitime à cause de mon manque d’expérience… finalement pour résumer : la peur d’être une femme «qui ne saurait pas quoi dire». Mais je me suis vite rendue compte que l’agence avait su s’entourer d’entrepreneurs hommes qui étaient dans l’écoute, dans l’échange et donc qui construisaient le projet “avec” l’architecte d’intérieur. Que c’était même un facteur important dans la sélection de ces entreprises par l’agence. Et puis, c’était considérable également pour moi de voir que ce n’était pas des hommes qui étaient là pour taper du poing sur la table, pour parler plus fort que les autres, mais qui étaient posés et bienveillants et surtout là pour travailler en équipe.
S’intéresser à l’autre, à l’artisan, à l’entrepreneur
Ce que j’ai compris également durant ces premières années, c’est à quel point il est primordial de s’intéresser au travail des artisans, des entreprises, au travail de personnes avant tout. Qu’ils avaient du plaisir à partager et à échanger sur leurs savoir-faire, leurs qualifications, et sur leur façon de mettre en place les choses. Cela m’a permis d’apprendre énormément et j’ai compris qu’ils étaient avant tout très heureux de ces échanges et transmission de leurs connaissances envers moi. Quand j’ai souhaité créer ma société plus tard, j’ai voulu retrouver ces valeurs et les remettre en place pour être bien entourée.
C’est le cas aujourd’hui, je suis bien entourée, mon rapport avec les entreprises que j’ai choisies est vraiment intéressant car il y a de la communication, de la bienveillance, on est dans l’échange pour trouver des solutions. Il y a aussi un franc-parler que j’apprécie énormément avec les hommes : on ne repart pas avec un ressenti, on dit les choses sur le moment et on passe à autre chose… Sachant que je peux avoir un tempérament un peu “masculin” par moment, je suis entourée d’hommes qui m’apaisent et savent trouver des solutions avec moi.
Homme ou femme, quelle différence dans la gestion des équipes?
Qu’est-ce qui diffère lorsque c’est une femme qui gère les entrepreneurs ? Il y a une forme de séduction mais qui n’est jamais malsaine : je souris, je peux plaisanter sur le rapport homme/femme mais cela n’est jamais malsain et cela amène un petit peu de douceur dans des moments parfois un peu tendus.
Et la question de la légitimité?
En tant que femme on est légitime, mais on ne se sentira jamais légitime en face de “machos”, c’est pourquoi j’ai choisi de ne pas m’entourer d’hommes avec cette tendance. Je pense que les hommes et les femmes sont au même niveau dans le milieu professionnel. Nous sommes capables de travailler tous ensemble. Pour ma part, j’ai la chance d’être bien entourée et j’adore mes entrepreneurs. Je leur rends d’ailleurs hommage au travers de cet article. Aujourd’hui je suis bien dans ma vie professionnelle, et c’est aussi grâce à eux.
Cela fait également plaisir de voir qu’il y a des jeunes femmes qui prennent la relève de leurs pères qui ont créé des entreprises dans le bâtiment, et entre autres dans les domaines de la peinture ou de la maçonnerie. Cette nouvelle génération de femmes de 30-35 ans arrive et c’est bien aussi de les avoir comme interlocutrices.
La clé de la réussite dans sa relation aux entrepreneurs… et aux gens en général
Finalement le secret est donc de connaitre son métier, de ne prendre personne de haut, et d’être dans l’échange et la discussion au quotidien. C’est ce qui fait que ça fonctionne et que ça se passe formidablement bien. C’est donc un vrai plaisir de travailler avec des hommes et avec mes entrepreneurs en particulier. J’espère que cet article répondra à vos interrogations si vous débutez votre métier avec des doutes, ou détendra les futurs clients échaudés à l’idée d’avoir affaire à une femme !
