Je remarque souvent une surprise lorsque j’annonce que j’ai fait 5 ans d’études pour devenir architecte d’intérieur. La remarque est souvent que les études sont plus longues qu’on ne l’imagine, notamment en comparaison à celles pour devenir architecte. Concrètement, qu’apprend-on pendant ces années d’études d’architecte d’intérieur ? Quelle est la reconnaissance professionnelle ? Qui peut se dire architecte d’intérieur ? Cela méritait bien une mise au point, et donc un article.

Le contenu des études d’architecte intérieur

Au cours de ses études, le futur architecte d’intérieur développe plusieurs aptitudes.

Etant amené à concevoir des projets, il apprend à :

  • analyser un programme (cahier des charges du client)
  • développer un concept autour d’un thème, de contraintes liées au cahier des charges
  • prendre en compte l’environnement (vues à privilégier ou non, exposition à la lumière…)
  • représenter en plan, en élévation, en coupe ses idées dans le langage universel pour travailler avec les entreprises et autres intervenants sur le projet
  • dessiner des perspectives, manipuler les outils 3D pour aider le client à voir le projet dans l’espace
  • formaliser les détails de mise en œuvre pour avoir le résultat escompté sur le chantier
  • prendre en compte les normes (dimensions minimum d’un toilette, hauteur d’un plan de travail…)
  • connaître les réglementations (espace public, personne à mobilité réduite…)
  • rendre cohérent l’implantation des espaces les uns par rapport aux autres pour un résultat fonctionnel
  • connaître les matériaux, leur usage spécifique, leur mise en œuvre

En quelques mots, les études d’architecte d’intérieur permettent d’apprendre à communiquer ses idées, à développer son esprit créatif mais également ses capacités d’analyse d’un programme concret. Il existe des écoles qualifiantes dans ce domaine, elles sont listées sur le site du Conseil Français des Architectes d’Intérieur (CFAI). Par ailleurs, il faut savoir que le CFAI  et l’Union Nationale des Architectes d’Intérieur et Designer(UNAID) ont chacun leurs propres critères pour décerner des qualifications d’architecte d’intérieur.

La reconnaissance professionnelle des architectes d’intérieur

Malheureusement, il n’existe pas de reconnaissance professionnelle pour les architectes d’intérieur, au même titre que “DPLG” pour les architectes. D’ailleurs c’est un sujet “qui fâche” comme on dit, puisque la profession existe désormais depuis des décennies au sein de l’Education Nationale et que des organismes comme l’Office Professionnel de Qualification des Architectes d’Intérieur (OPQAI) devenu depuis le CFAI, entre autres, se battent pour la reconnaissance de la profession.

Soyons honnête, dans n’importe quel métier ou presque on trouve des personnes qui se disent un beau jour “professionnels de” sans avoir aucune qualification. On le voit un peu partout, notamment à l’époque de l’éclosion des formations courtes… On peut être beaucoup de choses, c’est certain. Ceci dit, c’est quand même mieux d’avoir certaines qualifications professionnelles pour éviter des déboires à ses clients. Il ne faut pas confondre hobby et expertise. Et être expert dans un domaine demande énormément de pratique et d’investissement. Pour être claire, aujourd’hui n’importe qui peut se prétendre architecte d’intérieur et mettre une plaque sur sa porte. Cela ne garantira pas pour autant l’assurance d’un chantier réussi… Mais il est vrai qu’il n’est pas toujours évident de réclamer une attestation de formation à un prestataire…

L’assurance décennale professionnelle : une garantie

Cette assurance décennale professionnelle est une obligation pour exercer en tant qu’architecte d’intérieur. Et heureusement, les assureurs vérifient le plus souvent les études et/ou qualifications comme une condition préalable pour contracter un contrat d’assurance responsabilité civile et une décennale. Réclamer donc cette assurance au professionnel qui vous indiquera être architecte d’intérieur est un bon moyen de détecter si vous avez un imposteur face à vous. C’est d’ailleurs la seule régulation entre guillemet de cette profession.

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Catherine Le Gall, architecte d'intérieur
Catherine Le Gall, Architecte d’intérieur