Comme je l’expliquais il y a quelques temps déjà dans l’article 4 à 5 ans d’études ?! Non ?!… vraiment ?, l’architecte d’intérieur est amené à repenser l’espace en fonction des besoins des propriétaires des lieux. Pour ce faire, il n’est pas rare de devoir déplacer des cloisons, des portes et parfois même de modifier des murs porteurs pour agrandir des pièces, distribuer différemment des fonctions, déplacer des accès, créer des circulations. Bref, l’ouverture des murs porteurs est une des mes problématiques quotidiennes ou presque !

L’ouverture des murs porteurs, un sujet à ne pas prendre à la légère

Lorsqu’on fait appel à un architecte d’intérieur, celui-ci peut intervenir dans des espaces neufs ou déjà construits au sein desquels il réfléchit à l’aménagement ou au réaménagement des lieux en incluant des modifications de chauffage, électricité, plomberie, menuiserie, plâtrerie… Mais parfois il est amené à proposer des modifications structurelles du bâtiment (murs porteurs, cloisons semi-porteuses…).

Il est en premier lieu indispensable de prendre conscience que modifier structurellement un bâtiment ne se fait pas à la légère et que même démolir une cloison peut parfois réserver de mauvaises surprises… En effet, même une cloison peu épaisse peut avoir une réelle importance, et sa démolition peut avoir des conséquences pour les voisins. Dans les bâtiments anciens notamment, certaines cloisons sont devenues semi-porteuses avec le temps. Elles ne pourront être démolies qu’en prenant des précautions pour éviter un affaissement du plancher chez les voisins. Pour des murs porteurs, a fortiori, il en va de même. Alors, avant de se lancer dans ce type de travaux, il est judicieux de bien s’entourer, et c’est ici que mon métier d’architecte prend une fois de plus tout son sens.

Le rôle de l’architecte d’intérieur

La mission de l’architecte d’intérieur n’est pas uniquement de concevoir, d’imaginer et de faire rêver, mais également d’accompagner le maître d’ouvrage dans les démarches à mettre en place pour un déroulement de chantier sans catastrophes.

Dans le cas d’ouvertures de murs porteurs entre autres, ces démarches sont en premier lieu de faire connaître les futurs travaux auprès du syndic de copropriété pour qu’il les stipule lors de l’assemblée générale de la copropriété – qui se tient en général une fois par an – ou en assemblée générale extraordinaire de copropriété (que vous pouvez demander moyennant finances…). Car en effet tous les travaux modificatifs sur la structure de l’immeuble sont soumis à une autorisation préalable de la copropriété. Ce qui signifie que les copropriétaires peuvent s’y opposer lors de l’assemblée. Afin de constituer un dossier solide à présenter pour que le projet “passe”, il est donc indispensable de faire un certains nombres de démarches décrites ci-dessous, et de faire intervenir l’architecte de l’immeuble si il y en a un afin que celui-ci fasse ses recommandations auprès du syndic à travers une synthèse.

Parmi ces démarches les plus courantes qui incombent à l’architecte d’intérieur, on peut ajouter : 

faire appel à un bureau d’étude technique pour réaliser les préconisations et les schémas techniques à mettre en oeuvre (poutre, poteaux, calculs de sections…) pour reprendre les forces anciennement soutenues par les éléments porteurs démolis. Ce bureau d’étude technique (qu’on appelle BET dans notre jargon)  prend en compte le nombre d’étages, le type de construction (béton armé, mâchefer, brique…), la portée des murs ou cloisons. Cela implique parfois de devoir faire des sondages dans les murs et plafonds (il faut donc accepter quelques désagréments…). Le BET détient sa propre assurance décennale qui portera in fine la responsabilité du projet en terme d’assurance.

contacter un entrepreneur capable d’exécuter la mise en œuvre en suivant la prescription du bureau d’étude technique. Un entrepreneur qui a bien évidemment une assurance décennale, point essentiel à bien vérifier !

faire établir un état des lieux contradictoire chez les voisins. Pourquoi ? Afin de noter les dégâts apparents avant travaux dans les parties communes et chez les voisins entourant directement l’appartement où se dérouleront les travaux afin de se prémunir de potentiels “petits malins” qui souhaiteraient refaire faire leurs travaux gratuitement alors que vous n’êtes pour rien dans leurs fissures vieilles d’avant votre arrivée… L’huissier est la personne qui sera la plus à même de procéder à ce constat afin qu’il ait une valeur juridique.

De plus, l’architecte d’intérieur a également une assurance décennale. Celle-ci diffère d’un architecte d’intérieur à l’autre. Si je parle en mon nom, ma garantie couvrira les travaux portant sur la structure dans la mesure où le montant n’excédera pas 25% des travaux réalisés au titre des ouvrages, ce qui est plus que rarement le cas en terme financier. Cette assurance étant un gage, je vous conseille vivement de demander une copie de celle-ci si elle ne vous a pas été remise dans votre contrat vous liant à l’architecte d’intérieur.

Voilà, vous avez désormais pas mal d’informations sur l’ouverture des murs porteurs. Vous voulez en savoir plus ? Découvrez-en un peu plus sur moi en consultant cette page.

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Catherine Le Gall, architecte d'intérieur
Catherine Le Gall, Architecte d’intérieur